Et si les fêtes de fin d’année changeaient la donne ?
L’année 2024 n’aura épargné aucun circuit hors domicile. Entre fermetures en hausse, tensions économiques et une bataille incessante pour maintenir le trafic en point de vente, les professionnels du secteur ont été confrontés à une véritable course d’obstacles.
Le consommateur, quant à lui, a vu son pouvoir d’achat s’éroder à mesure que les prix grimpaient, le poussant à revoir ses priorités et à réduire ses sorties hors domicile. La restauration est toujours, comme évoqué dans l’ensemble de nos articles, un lieu de gourmandise et de lâcher prise qui peuvent faire évoluer les mentalités dans un sens inattendu.
Et si les fêtes de fin d’année se profilaient comme une parenthèse enchantée, un moment où la promesse d’un avenir meilleur résonne avec force.
Les fêtes de Noël et du Nouvel An possèdent cette magie unique de rassembler, de faire vibrer les cœurs et de déclencher une euphorie communicative. Elles incarnent également un moment stratégique pour les acteurs de la restauration, offrant une opportunité de redorer le blason d’une année éprouvante. L’alimentaire joue ici un rôle central, à la fois comme vecteur de lien social et comme échappatoire. Une assiette bien présentée, un plat gourmand, une expérience conviviale inédite à partager… Autant d’éléments qui redonnent un sens à des moments souvent marqués par l’anxiété ambiante.
Noël, c’est aussi une opportunité immense pour le restaurateur. Dans une période où les consommateurs cherchent un exutoire, la restauration peut jouer la carte de l’exceptionnel. Pourquoi se contenter d’une simple Caesar à midi, quand on peut se laisser tenter par un tournedos Rossini revisité façon Noël, accompagné d’un petit verre de vin liquoreux et d’une pavlova de « santa » aux fruits rouges ?
C’est là que la restauration trouve son vrai potentiel : offrir une expérience sensorielle et festive, qui transforme une simple pause déjeuner en un moment unique. Les fêtes permettent ainsi de saturer d’émotions les consommateurs tout en boostant le ticket moyen des établissements.
Évidemment, impossible de parler des fêtes sans un clin d’œil aux débats contemporains. Cette période de l’année, jadis synonyme d’unité, de traditions chaleureuses et de joies partagées, n’échappe pas aux discussions enflammées sur la signification de Noël.
Certains réclament qu’on efface le mot « Noël », jugé trop connoté religieusement, pour lui préférer des expressions plus inclusives comme « fêtes de fin d’année » au risque de ne rien recevoir pour Noël car à force de contrarier Saint Nicolas il y a peu de chances qu’ils ne s’arrêtent devant leurs cheminées pour remplir leurs chaussettes le soir du réveillon.
Il n’y a pas que les enfants qui rêvent pendant la période de Noël, le consommateur hors domicile aussi s’il est bien « entertainer ».
Etudions ensemble :
• Le contexte 2024
• La puissance des fêtes et de la fin d’année
• L’opportunité qu’elle pourrait représenter
• Pour une meilleur année 2025 à venir…
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L’année 2024 a été marquée par des secousses à tous les niveaux pour la restauration. Les petits établissements, notamment, ont subi de plein fouet des problèmes de trésorerie exacerbés par les remboursements des PGE et les difficultés de recrutement. Ces conditions ont rendu les fréquentations irrégulières, compliquant la recherche d’excellence et la satisfaction client. En scindant le marché en deux, car les plus gros établissements, bien que confrontés à d’autres enjeux, semblent avoir mieux résisté.
La crise du pouvoir d’achat chez les consommateurs a amplifié cette dynamique. Face à une hausse continue des prix, les sorties hors domicile ont été revues à la baisse. Pourtant, cette période a également mis en avant une tendance à la « premiumisation », les consommateurs cherchant à se faire plaisir malgré les contraintes budgétaires.
Même les segments traditionnellement résiliants, comme la restauration rapide et la boulangerie, ont enregistré une stagnation. Les modèles centrés sur la vente à emporter, d’habitude en pleine croissance, n’ont pas évolué au même rythme.
Certains établissements ont tiré leur épingle du jeu en appliquant les règles de base : excellence à tous les niveaux, expérience client enrichie, diversification des activités, et offre à choix multiples pour attirer un public varié et ne pas enfermer le consommateur.
Malgré des attentes élevées grâce à l’organisation des Jeux Olympiques, 2024 n’a pas répondu aux espérances. Les restrictions de circulation et les manifestations ont davantage paralysé l’activité, notamment en Île-de-France, laissant les restaurateurs face à des salles clairsemées. En ajoutant à cela un contexte politique et international tendu, l’année s’est finalement rapprochée des perturbations vécues pendant la crise du COVID.
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Malgré les difficultés rencontrées, la fin de l’année apporte une note d’espoir pour le secteur de la restauration. Historiquement, l’impact économique des Jeux Olympiques s’étend bien au-delà de la période des compétitions.
Selon plusieurs études, les 24 mois qui suivent les Jeux sont souvent marqués par une augmentation significative du tourisme. Un pays hôte bénéficie alors d’une visibilité accrue, d’une amélioration de ses infrastructures et d’un regain d’attractivité. La France devrait donc logiquement voir un effet positif durable sur son économie touristique, ce qui pourrait redonner de l’élan au secteur de la restauration.
Ce vent d’optimisme est accentué par les fêtes de fin d’année, véritable moteur de convivialité et de consommation. Noël est synonyme de joie, de lâcher-prise, de moments de partage et de sorties parfois non planifiées, mais toujours marquées par une envie de se faire plaisir. Pour les restaurateurs, cette période constitue une opportunité incontournable, avec un potentiel économique à ne pas sous-estimer.
Dans certains pays, les fêtes de fin d’année sont érigées en véritable institution commerciale. Lors de notre dernier Foodlearning Tour à Londres, nous avons visité Brewdog, un bar restaurant brasserie co-working bowling speak easy (j’en oublie surement,…) impressionnant par son ambiance de Noël. Dès la fin d’Halloween, cet établissement affichait déjà un sapin de sept mètres et une décoration festive spectaculaire. Les promotions, événements et plats spéciaux poussent à la consommation, créant une atmosphère inoubliable.
En France, bien que la tendance des décorations d’envergure soit encore timide en comparaison, les opportunités sont nombreuses. Les menus de fêtes peuvent inclure des plats revisitant des ingrédients traditionnels, tels qu’un foie gras maison sublimé ou un dessert à base de chocolat noir et d’épices de Noël. Il reste plein d’options pour révolutionner l’expérience de fin d’année.
Il est évident que les générations qui décident de réserver un repas au restaurant pour le soir du réveillon se réduisent. Les longs menus traditionnels sont moins à la mode, mais le potentiel réside avant tout dans les jours qui précèdent et qui suivent les fêtes. Les repas d’entreprises, afterworks prolongés ou encore les offres spéciales peuvent attirer une clientèle variée.
Ces créations gastronomiques, associées à une ambiance festive et à des activités thématiques, peuvent transformer une simple sortie en une expérience inoubliable.
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Dans ce contexte difficile, croire en l’esprit de Noël et chercher des alternatives devient essentiel. Les restaurateurs peuvent saisir l’opportunité d’adapter leur offre à leur zone, leur type de clientèle et leur capacité d’innovation. Tenter l’expérience jusqu’à demander aux serveurs de se déguiser en elfes en Décembre…Créer une ambiance ludique et festive peut non seulement surprendre mais aussi capturer l’esprit de la période pour créer un lien unique avec la clientèle.
Cette période agit comme un "Xanax de Noël" : elle permet de réduire le stress ambiant, de proposer un réconfort bien mérité et de susciter des moments de joie partagée. Qu’il s’agisse d’un déjeuner prolongé, d’un afterwork festif ou d’un repas impromptu entre amis, l’essentiel est de créer une parenthèse enchantée. Les détails comptent : des playlists musicales bien choisies, des plats revisitant les classiques de Noël ou encore des promotions ludiques peuvent être autant d’arguments pour attirer une clientèle en quête de lâcher-prise.
Certes, cette stratégie ne suffira pas à solder positivement une année marquée par les défis économiques et sociaux, mais elle peut aider à amorcer une dynamique positive. Offrir des moments de réconfort et de convivialité, c’est aussi préparer l’avenir. Dans un monde de plus en plus incertain, chaque instant de bonheur partagé devient une victoire sur l’adversité et contribue à renforcer la fidélité des clients.
Dans cet esprit, il est essentiel de transformer ces instants festifs en expériences mémorables qui marquent durablement les esprits. Par exemple, pourquoi ne pas proposer des ateliers express de confection de bûches de Noël pour les enfants ou des cocktails signatures de Noël pour les afterworks ?
Chaque petite initiative contribue à créer une ambiance positive et à apporter un peu de chaleur humaine, si précieuse en cette période.
Nous vous souhaitons de très belles fêtes de fin d’année et surtout de très belles fêtes de Noël !
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